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Palais de justice de Bruxelles : les traducteurs et interprètes mécontents
La raison de leur grogne vient du fait qu’ils ne touchent plus de salaire depuis plusieurs mois. C'est le grand nombre de factures introduites qui est en cause mais surtout des ratés dans le système informatique. L'informatisation des frais de justice s'installe progressivement dans les tribunaux du pays. Et Bruxelles essuie les plâtres de ce nouveau système.
Conséquence de l’informatisation des frais de justice : le paiement des dizaines de traducteurs et interprètes assermentés du palais de justice de Bruxelles sont irréguliers. Bensehil Fateh, traducteur-interprète auprès du palais bruxellois, témoigne : ''Non seulement les paiements sont irréguliers mais ils prennent toujours beaucoup de temps. Cela dure parfois plus de cinq mois.''
Luc Hennard, le président du tribunal de première instance, se dit conscient du problème et promet qu’il sera réglé dans les prochaines semaines. ''Pourquoi il y a du retard dans les paiements ? Tout d’abord parce qu’il y a énormément de factures qui sont introduites. Ensuite, le système change en ce sens que les frais de justice passe par une phase d’informatisation (…) Et donc, il y a des ratés, il faut parfois recommencer… Tout cela doit être encore adapté. Nous mettons en tous cas tout en œuvre pour ces paiements puissent intervenir le plus rapidement possible.''
Ce nouveau système est donc à l'essai dans plusieurs tribunaux du pays. Il s'agit d'une expérience pilote visant à réduire les fraudes.
Hélène Lebailly
Source: RTBF Infos
URL: http://www.rtbf.be/info/regions/detail_palais-de-justice-de-bruxelles-les-traducteurs-et-interpretes-mecontents?id=6948133
La guerre des traducteurs aura bien lieu
Elle met aux prises ULB, Saint-Louis, Isti et Cooremans d’un côté,UCL et Marie Haps de l’autre. Au gouvernement, elle déchire PS et CDH.Traduction-interprétation. Deux mots qui fâchent. Deux mots qui mettent l’enseignement supérieur en ébullition. Deux mots sur lesquels le gouvernement de la Communauté française a bien du mal à accorder ses violons. Pourquoi donc ? Parce que cette filière d’enseignement, jusqu’ici organisée en Haute Ecole (HE), est en cours de transfert à l’université. Les instituts qui forment des traducteurs-interprètes vont chacun rejoindre une université. L’Ecole internationale d’interprétation de Mons fait déjà partie de l’Université de Mons (UMons). La HE de la Ville de Liège et l’ULg travaillent de concert et le mariage sera bientôt consommé. Restent les trois instituts bruxellois - Isti (HE de Bruxelles), Cooremans (HE Francisco Ferrer) et Marie Haps (HE de Vinci).
Et, comme souvent en Belgique, c’est à Bruxelles que les choses se compliquent. La traduction-interprétation à Bruxelles, c’est un peu "le petit BHV" de l’enseignement supérieur, ironise un proche de l’exécutif francophone. Car si le transfert de l’Isti et de Cooremans à l’ULB est communément admis, l’intégration de Marie Haps aux Facultés Saint-Louis de Bruxelles (FUSL), telle que prévue dans les cartons du ministre Marcourt (PS), ne passe pas la rampe. Marie Haps fait le forcing pour intégrer l’UCL, une université complète (ce que Saint-Louis n’est pas), à l’instar des autres instituts. UCL et Marie Haps (qui collabore aujourd’hui tant avec Saint-Louis qu’avec l’UCL), ont dès lors écrit une lettre en ce sens au ministre Marcourt ("LLB" du 15 septembre). Pour eux, la liberté d’association doit primer sur toute autre considération. Au gouvernement, le CDH, emmené par André Antoine, relaye leur point de vue et bloque dès lors l’intégration des instituts bruxellois à l’ULB et à Saint-Louis.
Mais ce courrier a été suivi d’un autre, daté du 12 septembre et signé par les responsables de l’ULB, des FUSL, de l’Isti (et de la HEB) ainsi que de Cooremans (et de Francisco Ferrer). Ils y dénoncent le fait que l’UCL souhaite remettre en cause l’habilitation conditionnelle (autorisation d’organiser la filière) attribuée en 2007 à Saint-Louis par la ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, la CDH Marie-Dominique Simonet. Si UCL et Marie Haps estiment que cette habilitation a été accordée dans la perspective de la fusion finalement avortée entre Saint-Louis et l’UCL, les signataires jugent cet argument "fallacieux et inexact" , car en 2007, "rien ne permettait d’augurer de la réussite ou de l’échec de l’entreprise" .
Remettre en cause les fragiles équilibres de l’époque, écrivent-ils, "ne manquerait pas d’entraîner des réactions en chaîne dont les conséquences seraient, à coup sûr, préjudiciables à la sérénité au sein de l’enseignement supérieur et au bon usage des deniers publics".
Quant à l’argument de la liberté d’association brandi par l’UCL et Marie Haps, les auteurs du courrier tiennent à le relativiser. Dans un paragraphe dont on pourrait croire qu’il sort tout droit d’un cabinet ministériel, il est expliqué que "la liberté d’association peut être aménagée par décret, dès lors que l’objectif poursuivi par celui-ci relève de l’intérêt général". "En l’occurrence, cet objectif légitime consiste à coordonner les enseignements supérieurs, à organiser l’offre d’enseignement de la façon la plus rationnelle et à limiter toute concurrence inutile entre institutions en renforçant les collaborations sur un site géographique donné." En d’autres termes, poursuivons les rapprochements entre écoles bruxelloises et, au-delà, universités bruxelloises, plutôt que d’augmenter la concurrence en faisant entrer un nouvel acteur (l’UCL) sur le terrain des études de traduction à Bruxelles.
L’argumentation développée colle tout à fait avec celle du PS, où l’on souligne que l’objectif poursuivi est de mettre de l’ordre dans le domaine de la traduction-interprétation, et d’y apporter une solution globale et cohérente. "Les instituts voudraient intégrer une université. On voudrait le faire, mais on nous en empêche" , dit-on au PS. "Forcer ainsi la main aux institutions, on n’a jamais vu ça , rétorque-t-on côté CDH. Cela choque un peu." Ecolo se plaçant quelque peu en retrait sur ce dossier, c’est à une nouvelle prise de bec entre socialistes et humanistes qu’on assiste aujourd’hui. Le débat est donc loin d’être clos. Au CDH, en tout cas, on n’est pas pressé de conclure cette discussion, et on ne voit d’ailleurs pas pourquoi elle doit être dissociée de la négociation, plus large, sur la réforme du paysage de l’enseignement supérieur, où la question de la liberté d’association est également au centre des débats. Le PS, au contraire, aimerait avancer, afin que dès la rentrée académique 2012, tous les instituts soient passés dans le giron des universités.
Source: La Libre Belgique, Laurent Gérard, 16/09/2011
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